Au
cours de notre formation, on nous a souvent fait référence du concept de
métacognition. En gros, l’idée se résume en un langage intérieur avec lequel on
développe sa façon d’apprendre. Souvent cette habileté n’est pas retrouvée chez
nos élèves EHDAA, mais, selon les recherches, le simple fait qu’un élève fasse
de la métacognition facilite déjà son apprentissage. Aussi, selon d’autres
recherches, il est permis de penser qu’un enseignement où il y a un
entraînement des habiletés métacognitives améliore la capacité d’apprentissages
des jeunes. Elle n’est donc pas à sous-estimer.
La
métacognition soutient et fait partie d’un ensemble plus grand d’habiletés que
l’on nomme fonctions exécutives. Ce terme regroupe toutes les habiletés
nécessaires pour exécuter une tâche en fonction d’un but dans un contexte de nouveauté,
d’une nouvelle tâche où il n’existe pas de routine établie ou de comportements
automatisés. Ces habiletés serviront à faire des liens, comprendre le discours
de l’autre et construire notre sens à nous (nos perceptions).
Les
processus mentaux qui sous-tendent ces habiletés sont localisés au niveau du
lobe frontal. Celui se développe de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte (25
ans) et une amélioration des habiletés est visible lors des poussées de
croissances : de la naissance à 2 ans, de 6 à 9 ans et de 13 à 20 ans.
Les
troubles qui y sont associés peuvent venir d’une immaturité neurologique ou
d’un dérèglement neurochimique et sont souvent liés à d’autres pathologies :
Tdah, TC, trouble langage, autiste, méningite, syndrome de Gilles Latourette,
TED, AVC, traumatisme crânien, maladie dégénérative du cerveau…
M.
Leblanc nous a fait le résumé de 6 fonctions exécutives qu’il a répertoriées.
Les voici :
Fonctions
exécutives orchestrées par l’intelligence
·
Régulation émotionnelle
(discours interne : «j’suis pas bon là dedans !».
·
Activation (se mettre en
projet d’apprendre, partir le moteur : être alerte, s’orienter, détecter nos
erreurs de gestion de mémoire de travail).
·
Inhibition de l’impulsion
(capacité à se retenir ex : party surprise ; arrêter un automatisme)
·
Flexibilité (versus
rigidité, être ouvert)
·
Planification, organisation
(du temps, prioriser les tâches).
·
Mémoire de travail (court
terme et traitement de l’information)
Donc,
pour réussir, l’élève doit s’engager, inhiber les distractions, retenir et
traiter les informations, être flexible dans le choix de ses stratégies,
planifier et se réguler.
Les
enseignants peuvent donc influencer leurs élèves en adoptant des principes et
des stratégies en fonctions des habiletés cognitives :
1-
Observer directement les élèves ou avoir une évaluation psychologique
exhaustive pour préciser la nature et le degré de gravité des déficits
exécutif.
2-
Multiplier les opportunités qu’à l’élève de se servir de ces fonctions
exécutives.
3-
Enseigner systématiquement les habiletés
4-
Enseigner les faits suivants aux enfants : (tiré tel quel du livre de M.
Normand)
-
Les personnes qui réussissent à résoudre des problèmes complexes sont celles
qui ont appris à planifier et à réfléchir sur la manière dont ils font les choses.
-
Il existe des façons de résoudre des problèmes qui sont applicables à toutes
les situations.
-
Chacun possède à l’intérieur de soi des ressources insoupçonnées qui ne
demandent qu’à être exploitées. Pour accéder à ces ressources, il faut
apprendre à donner des ordres à notre cerveau en lui parlant de la bonne façon.
Ceci
n’est qu’un début de piste pour approfondir nos connaissances dans le monde des
fonctions exécutives, mais je crois qu’il est clair que nous devons nous
pencher sur ces questions pour permettre à nos jeunes de réussir. Je vous
recommande le livre de M. Leblanc que j’ai moi-même acheté et qui contient un
Cédérom avec des activités reproductibles.
Lien
sur le livre pour le commander
Référence : Gagné, P. P., Leblanc, N., Rousseau, A. 2009.
Apprendre... une question de stratégies. Montréal : Les Édition
de la Chenelière inc.

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