lundi 16 avril 2012

Perceptions des enseignants au primaire et conséquences au secondaire




Le cours d’informatique est pour moi un genre de torture mentale. Pas le cours en tant que tel, mais plutôt l’informatique. J’évolue depuis longtemps au côté des technologies, mais depuis quelques années, je dois utiliser  l’ordinateur et internet quasiment quotidiennement et c’est là que le bas blesse.

J’ai acheté mon premier ordinateur à une de me amies qui avait besoin d’argent pour faire le tour de la Chine à pied. Je n’avais même pas de connexion internet. Avec le temps, j’ai ajouté une connexion et j’ai commencé à utiliser mon ordi de plus en plus. Cependant, plus l’usage grandit, plus les bogues commencent. Manque d’espace, virus, cookies, truca machin, l’ordi gèle, programme à installer, programme à désinstaller, trouve pas le bon piton pour faire une action simple qui autrement s’avère compliquée…

Apprendre à se débrouiller en informatique était pour moi un mal nécessaire : j’en ai besoin. Mais avec le temps, on se rend compte que ce n’est jamais fini. Tout change, tout doit être recommencé ou mis à jour; l’ordi devient désuet, il faut en racheter un, apprendre à l’utiliser…

Bref, tout cela mine ma patience et devient un obstacle lorsque je veux me mettre au boulot. Je dois faire de grands efforts pour gérer mes impatiences et mes découragements. Pour y arriver, je pense à mon futur travail, aux élèves que j’aurai et qui auront besoin de mon soutien et de mon calme pour apprendre, eux aussi, à utiliser leurs outils informatiques. Et j’y arrive, mais cet un travail constant et je retombe vite dans mes vieilles pensées anti-informatiques.

Par contre, pour toutes les autres matières que j’aurai à enseigner c’est l’inverse. Le français, les mathématiques, les sciences humaines. Je fonce dans leur apprentissage en sachant qu’elles sont accessibles à tout le monde (sauf pour quelques conditions qui font que leur compréhension par le cerveau est beaucoup plus difficile, ex : déficience intellectuelle). De plus, je cherche constamment à développer ce plaisir pour pouvoir ensuite l’utiliser et le transmettre aux élèves qui en auront besoin pour apprendre. Combien de fois a-t-on vu ou entendu parler d’élèves qui se refermaient comme des huitres en entendant les mots « cours » et de «français».

 Cependant, je sais que pour certaines de mes collègues c’est une autre histoire. Je sais aussi que certaines choisiront le premier cycle primaire pour enseigner, ,justement, elles n’auront pas à enseigner des mathématiques, par exemple, qu’elles disent plus complexes. À celles-ci je dis : vous faites fausse route !

Plus j’apprends sur l’enseignement au secondaire, plus j’ai envie de travailler au primaire. On voit tellement de problèmes qui auraient pu être prévenus ou que l’école à créer et qui nuisent au développement académique des élèves que l’on se dit qu’on serait plus efficace au primaire. Attention, ici, je ne fais pas de remontrances aux enseignants du primaire, car trop souvent on aime mettre le blâme sur les autres. J’imagine que les professeurs du cégep en auraient long à dire sur l’enseignement  fait au secondaire. J’affirme simplement tout cela, car je crois sincèrement que si vous n’aimez pas vos cours de mathématiques à l’Université et que vous n’arrivez pas à changer vos perceptions de cette discipline vous inculquerez à vos élèves, sûrement sans le vouloir, mais quand même, une vision limitée et négative de ce que sont les maths et de leur importance dans la société. Aussi, en ayant pas eu le courage de voir et d’apprendre ce qui suit votre enseignement, vous risquez de créer chez vos élèves des connaissances erronées qu’il faudra tôt ou tard déconstruire ou bien vous risquez de développer chez eux une antipathie envers la discipline qui se renforcera à chaque année.

Je vous supplie donc chères collègues de croire en vous et d’oser apprendre plus que vous en avez besoin et, surtout, demandez-vous ce que vous voulez transmettre à vos élèves et faites ce que vous demandez. Vous verrez que quatre années à l’Université ne sont pas de trop.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire