lundi 23 avril 2012

«Une chaise vide dans une classe c’est deux fois plus de travail »



J'ai assité à la conférence de M. Pierre Dionne, directeur du département d’enseignement francophone dans le milieu hospitalier de Montréal, et ce la a été très enrichissant et m'a permis d’ouvrir un peu plus mes esprits de pédagogue et d’acteur dans le système éducatif québécois.

Premièrement, il  a éveillés l'assistance sur une réalité méconnue du monde scolaire : l’enseignement aux enfants malades à l’hôpital. À Montréal, il existe un petit nombre d’enseignants qui ont la tâche de poursuivre l’acte d’apprendre chez des enfants qui doivent faire face à la maladie. Ils assurent un suivi avec les écoles d’origines de l’enfant et un enseignement du français et des mathématiques.

Deuxièmement, il nous a rappelé les lois importantes qui sous-tendent l’instruction au Québec et donc notre pratique. La loi sur l’instruction publique qui assure que chaque enfant, peu importe où il se trouve, a le droit de recevoir une éducation et c’est notre devoir de trouver les moyens pour le faire. Aussi, les politiques sur l’adaptation scolaire pour nous aider et à aider les jeunes en difficultés quelles qu’elles soient.

Troisièmement, et ce fut l’enjeu qu’il voulait que nous retenions le plus, il a changé nos perceptions que nous avions de l’enseignement en contexte de maladie. La plupart d’entre nous, voyant qu’un de nos élèves serait absent pour cause de maladie, aurions le réflexe de se dégager de la vie de l’enfant pour lui laisser le temps de vivre ce dur passage. Ce réflexe est profondément ancré dans la profession, puisque, selon notre conférencier, il est majoritairement répandu chez les enseignants. De plus, chacun d’entre nous savons que nous aurions probablement pensé la même chose. Mais, selon M. Dionne, il devrait en être tout autrement. Selon son expérience, l’école (avec un E majuscule) fait partie des fondements de l’enfant et est une figure d’attachement pour le jeune. Lorsque ce dernier se retrouve dans un hôpital où rien ne va plus, la présence de cette École redonne un caractère rassurant à la vie devenue chaotique. C’est pourquoi il affirme : «Une chaise vide dans une classe c’est deux fois plus de travail », car l’enseignant de la classe d’origine devra fournir planification et évaluations aux enseignants hospitaliers et devra se concerter avec eux régulièrement pour faire le suivi.

Alors qu’avant nous nous serions dégagé de la tâche, maintenant nous savons que nous devons agir davantage pour soutenir leur l’apprentissage et, indirectement, leur combat. Ce qui m’amène à me questionner sur nos perceptions en tant qu’enseignants, de leurs impacts sur notre pratique et sur nos élèves.

En faisant une courte recherche sur Google scholar sur les perceptions des enseignants, j’arrive à une multitude de résultats sur une variété de sujets. De l’identité culturelle aux pratiques d’évaluation en passant par les comportements des garçons par rapport aux filles, les perceptions teintent nos actes et, donc, l’apprentissage qui en découle. Le sujet est vaste et quasi éternel, puisque des perceptions nous en aurons toujours. Mais, pour moi, une autre question émerge de tout cela : comment faire pour dépasser nos perceptions primaires et erronées pour avoir un regard juste sur la réalité ? Je crois que la réponse se trouve dans le développement de notre professionnalisme, donc exactement ce à quoi sert notre cours PED 3001.

Le dictionnaire définit le mot profession comme étant un métier qui a un certain prestige social. Pour ma part, je défini le professionnalisme comme étant la capacité de juger de la réalité en fonction des faits (observables et mesurables) et d’intervenir en fonction du développement scientifique qui sous-tend les balises de la profession en soi. La recherche admet plusieurs définitions basées surtout sur les caractéristiques communes des autres professions comme avocat, médecin, ingénieur etc. Ces métiers ont toutes des formations universitaires plus ou moins longues entrecoupées de pratique sur le terrain et où les actes sont dictés par la recherche et le savoir développé au fil des années.

Cependant, pour l’expert enseignant, son savoir est difficilement transférable, car il est acquis en fonction de paramètres très variables et complexes tels que les élèves et l’enseignant lui-même. Tout son savoir acquis en découle. Le professionnalisme de l’enseignant tient donc encore plus à sa formation et à sa quête constante pour se mettre à jour sur les résultats de la recherche.

En conclusion, nous devons être à l’écoute de tout ce qui se fait pour nous assurer d’avoir des perceptions de professionnel et, donc, un enseignement de qualité, et ce, jusqu’à la fin de notre carrière, car malgré la grande expérience que nous acquérons, il nous faudra toujours se confronter aux résultats de la recherches et au monde en constante évolution.

Merci à M. Pierre Dionne et Gare aux pantoufles !

1 commentaire:

  1. Bonjour Amy,
    Je bien aimé ton billet. On pense rarement que l’on peut aussi enseigner en milieu hospitalier. Pourtant, il s’agit d’un bon compromis pour ceux qui hésiteraient entre leurs passions pour le domaine de l’éducation et celui de la santé.

    Après avoir lu ton article, je me suis questionnée à savoir s’il était aussi avantageux d’utiliser les TIC dans les hôpitaux que dans les écoles. Après mûre réflexion, je pense que oui. En l’occurrence, non seulement cela évite à l’enseignant de devoir transporter avec lui de gros cartables, mais en plus, cela permet à l’élève de bénéficier d’un enseignement dynamique. Aussi, étant donné que les chambres d’hôpital sont étroites, le recours aux TIC est d’une grande utilité, car il permet de minimiser le nombre de livres dans la chambre, tout en gardant la trace de ce qui a été fait lors des séances d’enseignement: tout est enregistré sur le disque dur du portable. Pour l’élève qui n’est pas disposé à étudier lors de la venue de l’enseignant, l’utilisation d’un portable lui permet aussi de faire ses travaux ou d’étudier plus tard lorsqu’il se sentira mieux.

    Bref, il y a tant d’utilisations que l’on peut faire des TIC dans les hôpitaux. Il serait bête de ne pas nous en servir!

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