J'ai assité à la conférence de M. Pierre Dionne, directeur du département d’enseignement francophone dans le milieu hospitalier de Montréal, et ce la a été très enrichissant et m'a permis d’ouvrir un peu plus mes esprits de pédagogue et d’acteur dans le système éducatif québécois.
Premièrement,
il a éveillés l'assistance sur une réalité méconnue du monde scolaire : l’enseignement
aux enfants malades à l’hôpital. À Montréal, il existe un petit nombre
d’enseignants qui ont la tâche de poursuivre l’acte d’apprendre chez des
enfants qui doivent faire face à la maladie. Ils assurent un suivi avec les
écoles d’origines de l’enfant et un enseignement du français et des
mathématiques.
Deuxièmement,
il nous a rappelé les lois importantes qui sous-tendent l’instruction au Québec
et donc notre pratique. La loi sur l’instruction publique qui assure que chaque
enfant, peu importe où il se trouve, a le droit de recevoir une éducation et
c’est notre devoir de trouver les moyens pour le faire. Aussi, les politiques
sur l’adaptation scolaire pour nous aider et à aider les jeunes en difficultés
quelles qu’elles soient.
Troisièmement,
et ce fut l’enjeu qu’il voulait que nous retenions le plus, il a changé nos
perceptions que nous avions de l’enseignement en contexte de maladie. La
plupart d’entre nous, voyant qu’un de nos élèves serait absent pour cause de
maladie, aurions le réflexe de se dégager de la vie de l’enfant pour lui
laisser le temps de vivre ce dur passage. Ce réflexe est profondément ancré
dans la profession, puisque, selon notre conférencier, il est majoritairement
répandu chez les enseignants. De plus, chacun d’entre nous savons que nous
aurions probablement pensé la même chose. Mais, selon M. Dionne, il devrait en
être tout autrement. Selon son expérience, l’école (avec un E majuscule) fait
partie des fondements de l’enfant et est une figure d’attachement pour le
jeune. Lorsque ce dernier se retrouve dans un hôpital où rien ne va plus, la
présence de cette École redonne un caractère rassurant à la vie devenue
chaotique. C’est pourquoi il affirme : «Une chaise vide dans une classe c’est
deux fois plus de travail », car l’enseignant de la classe d’origine devra
fournir planification et évaluations aux enseignants hospitaliers et devra se
concerter avec eux régulièrement pour faire le suivi.
Alors
qu’avant nous nous serions dégagé de la tâche, maintenant nous savons que nous
devons agir davantage pour soutenir leur l’apprentissage et, indirectement,
leur combat. Ce qui m’amène à me questionner sur nos perceptions en tant
qu’enseignants, de leurs impacts sur notre pratique et sur nos élèves.
En
faisant une courte recherche sur Google scholar sur les perceptions des
enseignants, j’arrive à une multitude de résultats sur une variété de sujets.
De l’identité culturelle aux pratiques d’évaluation en passant par les
comportements des garçons par rapport aux filles, les perceptions teintent nos
actes et, donc, l’apprentissage qui en découle. Le sujet est vaste et quasi
éternel, puisque des perceptions nous en aurons toujours. Mais, pour moi, une
autre question émerge de tout cela : comment faire pour dépasser nos
perceptions primaires et erronées pour avoir un regard juste sur la réalité ?
Je crois que la réponse se trouve dans le développement de notre
professionnalisme, donc exactement ce à quoi sert notre cours PED 3001.
Le
dictionnaire définit le mot profession comme étant un métier qui a un certain
prestige social. Pour ma part, je défini le professionnalisme comme étant la
capacité de juger de la réalité en fonction des faits (observables et mesurables)
et d’intervenir en fonction du développement scientifique qui sous-tend les
balises de la profession en soi. La recherche admet plusieurs définitions
basées surtout sur les caractéristiques communes des autres professions comme
avocat, médecin, ingénieur etc. Ces métiers ont toutes des formations
universitaires plus ou moins longues entrecoupées de pratique sur le terrain et
où les actes sont dictés par la recherche et le savoir développé au fil des
années.
Cependant,
pour l’expert enseignant, son savoir est difficilement transférable, car il est
acquis en fonction de paramètres très variables et complexes tels que les
élèves et l’enseignant lui-même. Tout son savoir acquis en découle. Le
professionnalisme de l’enseignant tient donc encore plus à sa formation et à sa
quête constante pour se mettre à jour sur les résultats de la recherche.
En
conclusion, nous devons être à l’écoute de tout ce qui se fait pour nous
assurer d’avoir des perceptions de professionnel et, donc, un enseignement de
qualité, et ce, jusqu’à la fin de notre carrière, car malgré la grande
expérience que nous acquérons, il nous faudra toujours se confronter aux
résultats de la recherches et au monde en constante évolution.
Merci
à M. Pierre Dionne et Gare aux pantoufles !
